Depuis quand la marque « Tricot by Tricot » existe-t’elle?
Comment et pourquoi vous est venue l’idée de faire des mobiles?
Les premiers personnages du bestiaire ont été dessinés en 2015, conçus au départ comme des pièces uniques en lainage et coton, brodées main, en très grand format. Jack le renard mesurait 140 cm et nécessitait une bonne journée de travail, il me fallait trouver une façon pour simplifier le procédé de fabrication. J’ai alors découvert la découpe laser et mené des recherches sur différents matériaux. Les tests sur tissus n’étant pas concluants et, venant du graphisme, le passage au papier s’est fait naturellement. Les personnages du bestiaire existaient déjà, la première série de mobiles est sortie très vite, un peu comme un bouchon de liège jaillirait de l’eau.
Vos petits personnages ont-il une histoire? Jojo, Jack, Eddie, Blaise se connaissent-ils?
Mes personnages ont du caractère, ils sont espiègles et libres, et leurs noms sont choisis en écho à mes lectures et autres sources d’inspiration. Le mobile est un objet contemplatif, les possibilités de récit sont multiples et ouvertes à l’imaginaire de chacun. Peut-être un jour, la rencontre avec un auteur, une histoire, donnera naissance à un projet de livre, cela me plairait beaucoup. J’ai réalisé un très court film en stop motion, en réponse à une énigme racontée un jour par une amie. Parfois pour des raisons qu’on ignore, un petit manchot se sépare de sa colonie et part seul au péril de sa vie. Ce film est une interprétation de cette fugue, une issue joyeuse sous le signe de la rencontre, de l’émancipation et de l’aventure.
Pour les curieux, voici le lien pour visionner cette animation :
Video Jojo Show de Nadège Tricot
Avez-vous fait des études d’art ou de graphisme?
J’ai longtemps pratiqué le graphisme sans avoir suivi de formation spécifique. J’ai toujours été intéressée par l’objet imprimé, le papier, l’image, l’édition. J’ai commencé dans la photographie, j’éditais notamment un magazine diffusé en librairies et galeries (Contraste magazine). Puis j’ai travaillé en indépendante et au sein d’un studio que j’ai contribué à fonder. Ma culture visuelle et mon expérience se sont enrichies au fil des années au contact d’autres graphistes, artistes, designers et photographes.
Dans quel état d’esprit êtes-vous quand vous créez?
Besoin de calme, de silence ou de musique. Il y a toujours une phase de flottement avant la création d’un personnage, d’une composition. La fabrication se fait dans la continuité, un exercice de précision qui nécessite concentration, rigueur et souplesse.
Quel est l’accueil de vos créations dans les boutiques?
C’est un peu comme si les personnages du bestiaire avaient leur vie autonome, ils ne m’appartiennent plus une fois qu’ils sont sortis de l’atelier. L’accueil du public est très encourageant, l’affection semble immédiate, et je suis ravie de semer un peu partout des personnages qui donneront naissance à plein d’histoires.
Quelles sont vos inspirations?
La nature, le Japon, les paysages nordiques, les artistes modernes, Jean Arp et Sophie Tauber-Arp, les travaux du Bauhaus sur l’enfance, Alexander Calder, Karel Martens et bien d’autres figures du design, de l’art moderne et de l’illustration.
Merci à Nadège, d’avoir pris le temps de répondre à ces questions et pour les photos de cet article.
J’espère que vous aussi vous serez émue par les mobiles de Tricot bu Tricot que vous pourrez retrouver ici sur la boutique en ligne.